Black Conservative Tale.

est une recherche en cours sur l’écriture d’un protocole de conservation-restauration d’oeuvres d’art mettant au coeur de sa pratique le soin de l’expérience noire des objets d’art issus d’une trajectoire coloniale.

TRACER

an art collective with

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Sarah Van Lamsweerde

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Nizar Saleh

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Esther Mugambi

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Emmanuelle Nsunda

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Jesse Van Winden

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Emily Hardick

* Sarah Van Lamsweerde * Nizar Saleh * Esther Mugambi * Emmanuelle Nsunda * Jesse Van Winden * Emily Hardick

from

CHANGWE YETU

a performance

Changwe Yetu, une performance commissonnée par l’UNION-MINIERE du HAUT KATANGA à destination des travailleurs belge basés dans la région du Katanga. C’est une production conséquente réunissant à à elle-seule une centaine de danseureuses casté.e.s dans la région du Katanga/Kasaï, des musicien.nes, une chorale de jeunes chanteureuses de Lubumbashi dirigée par J. Kiwélé, des technicien.nes en charge de la construction de la scène et des décors, des costumièr.es, le tout sous la direction de Jean-Marc Landier assisté d’un seul producteur congolais, Joseph Kisimba. En 1958, la production complète fait le voyage jusqu’à Bruxelles dans le cadre de l’exposition universelle.

and

PANNEAU N°8

an archive/witness

panneau n°8 est un élément de décor de la performance Changwe Yetu peint par le désormais reconnu Mwenze Kibwanga en 1956. Il appartenait alors à un ensemble de 33 panneaux et est le seul - à notre connaissance - à être parvenu jusqu’à nous.

Le collectif TRACER s’est réuni autour de ce panneau pour réfléchir à plusieurs thématiques telles que la pression des nords sur la production artistique des communautés anciennement colonisées; les liens entre les dynamiques d’extraction des ressources minières et la circulation des oeuvres d’art issues de ces territoires, et enfin la conservation d’objets d’art directement produits du colonialisme.

to

LUBUMBASHI/

MAKWACHA

a residency

En avril 2023, Sarah Van Lamsweerde, Emily Hardick et Emmanuelle Nsunda se rendent à Lubumbashi pour réaliser un travail de recherche sur l’origine de la performance Changwe Yetu. Le projet se fait en collaboration avec les ateliers Pichca qui leur ouvre leurs portes.

Parmi les multiples rencontres sur place avec des artistes et travailleureuses culturel.les, la visite du village de Makwacha a été déterminante pour formuler la direction de la recherche portant sur les conservation/restauration du panneau n°8. Makwacha est un village à 50 km au sud de Lubumbashi où les femmes du villages sont détentrices d’une pratique de peinture murales réalisées sur les maisons du village. Les échanges avec la cheffe de village, Fernande Munsha Sebelwa ont permi d’amorcer une réflexion sur la refonte d’une pratique de conservation-restauration en-dehors de la déontologie occidentale qui sera développée dans le projet “Black Conservative Tale”.

BLACK CONSERVATIVE TALE

a research lab.

Ce projet de recherche artistique vise à proposer un protocole de restauration pour les objets d’art porteur d’une expérience noire.

L’expérience noire en production artistique est la trace laissée par un.e artiste noire de sa relation avec le monde au sein d’une de ses créations.

Nous refusons de restreindre ces artistes uniquement à leur appartenance raciale et contenir leur travail dans une ligne du temps coloniale (ou post-coloniale, ou néocoloniale). Toutefois, nous reconnaissons que dans l’état actuel du monde, leur appartenance au continent ou à la diaspora noire conditionne leur accès à divers moyens de productions accessibles, et donc la finalité de leur travail.

Malgré cela, les artistes noir.es n’ont jamais cessé d’être productif.ves et de renouveler des répertoires esthétiques propres.

La conservation-restauration d’oeuvres d’art est une discipline bien établie, disposant de différents codes déontologiques strictes.

Nous proposons une alternative en actualisant la fonction sociale des objets traités, et en la mettant ensuite au coeur de la pratique.

La matérialité de l’oeuvre est mis au service d’une cohésion sociale de la communauté dont elle est issue et toute intervention prétend générer un impact positif sur cette dernière.

Enfin, nous mettons en priorité la durabilité des gestes posés en privilégiant la transmission des savoirs et savoir-faire à la conservation matérielle des objets.

Conserver et transmettre l’expérience noire est un acte de résistance, une pratique purement décoloniale visant à restaurer durablement la dignité des communautés concernées.