EPISODE 2: STATION D’AIGUILLAGE
Sources de l’épisode:
NB : Lors de l’écriture de cette épisode, j’ai fait de mon mieux pour me renseigner le moins possible et me reposer sur mon expérience et mes lectures passées. Ce qui est totalement anti-académique et plutôt éprouvant, cela signifie que j’ai du faire confiance en mon seul cerveau d’une part, mais aussi exposer mon opinion juste parce que j’ai décidé de le faire – parce qu’en vrai personne ne m’a envoyée.
C’est aussi un premier pas pour me débarrasser du poids de l’over-préparation engendré par cette mauvaise habitude du monde blanc d’exiger un minimum de trois doctorats sur un sujet pour qu’une personne minorisée ose prétendre émettre une critique d’un système qui l’oppresse directement.
Mais bon, je vais quand même vous mettre des liens vers des articles ou autres qui parlent des événements auxquels je fais référence durant l’épisode – parce que, que serait la vie d’adulte sans un minimum de contradictions.
Et puis en bonus, des liens vers des lectures et autres références qui pourraient aider à aller plus loins.
>>> Plus d'infos sur le rassemblement du 5 juillet 2020 et Hijabi Fight Back à Bruxelles <<<
Maboula Soumahoro explore la trajectoire des identités noires au sein de l’éducation française.
Sur les archives noires :
The Black Archives - Pays-Bas (Amsterdam)
The Black Archives - Sweden
Retour sur une discussion tenue lors de l’édition 2021 de Black History Month Belgium: Archiving while Black - The preservation of Black culture
Et les écoles alternatives :
>>> Ecole Kuwa et l’héritage de Sene Mongaba Bienvenu
KUWA est l’école culturelle congolaise de Bruxelles. Elle propose l’apprentissage des LANGUES du Congo, notamment le Lingala mais également des cours d’éveil sur l’HISTOIRE, les TRADITIONS et les CULTURES du Congo et de l’Afrique.
A travers ces matières, Kuwa aborde la question identitaire et propose des repères culturels et historiques aux jeunes d’ascendance congolaise qui évoluent au sein du mélange culturel propre aux diasporas.
Ateliers d’archivage:
À la fin de l’épisode de 2, j’ai vaillamment introduit l’idée de commencer une liste collective et participative afin de mutualiser nos savoirs. C’était sans compter le fait que je ne suis plus du tout capable de mener de front 1000 projets simultanéments et non financés de surcroit. Donc, entre temps, je me suis calmée et résignée à organiser par-ci par-là des ateliers d’archivage en collaboration avec des structures ou sponsors qui seraient ok de nous prêter quelques moyens. Le premier atelier d’archivage a eu lieu le 30 septembre à Bruxelles dans le cadre des Journées du Matrimoines.
Le compte-rendu de l’atelier est en cours d’écriture et sera bientôt disponible sur le site internet.
>>> Pour les inscriptions, c’est par ici <<<
Si vous souhaitez nous soutenir dans l’organisation d’ateliers dans le futur, soyez pas timides et prenez contact avec nous !!!
Coucou !
Je vous poste enfin les références de l’épisode 2.
Mais avant ça, un petit rappel anti-sympathique histoire de mettre en avant les conséquences désastreuses qu’un système scolaire discriminant peut avoir sur la vie de quelqu’un.
Commençons par mettre en avant trois noms en Belgique:
Sanda Dia décédé le 7 décembre 2018, suite à des violences physiques perpétrées par les membres du club étudiants Reuzegom. La justice belge a totalement dépolitisé les condamnations en ne prenant pas en compte le caractère raciste du harcèlement subit pas Sanda Dia.
Sanda Dia a perdu la vie suite à ces actions. Les étudiants, issus de familles blanches et privilégiées flamandes ont écoppés entre 200 et 300h de travaux d’intérêt général et d’une amende de 400 euros. L’identité des étudiant·es impliqué·es ont été plus ou moins protégées. Et le pourvoi en cassation pour homicide involontaire rejeté.
Aujourd’hui, l’ancien président du cercle étudiant Reuzegom poursuit un doctorat à l’université de Gand.
Sanda Dia a perdu la vie à l’âge de 20 ans, mais ni la justice, ni les universités belges ne semblent vouloir exiger une réparation juste. Le temps est blanc. La valeur de notre temps n’est pas.
Best Kurtis Tanga décède le 6 mars 2020, à l’âge de 6 ans après deux ans passé dans le comas suite à une noyade ayant eu lieu lors d’une sortie scolaire au château de Gaasbeek. Dès le départ, l’école rejette toute responsabilité et refuse de rendre des comptes aux parents.
En avril 2023, cinq ans après les faits, la justice belge condamne trois accompagnantes à 6 mois de prison avec sursis et le quatrième encadrant, à 12 mois de prison avec sursis. Ces derniers ont fait appel.
Best Kurtis a passé deux ans dans le coma, et cinq ans après les faits, ses proches, non seulement doivent gérer la douleur qu’accompagne la perte d’un enfant, mais égalements les longueurs de procédure judiciaires pendant que leur histoire est tombée dans l’oubli.
Aujourd’hui, il est bien difficile de trouver la moindre trace de "cet incident” sur internet. Je vous invite à faire la recherche vous-même afin de découvrir sur quoi se concentre la mémoire collective. Apparemment, la vie des petits enfants noirs ne fait pas partie des priorités collectives.
Parce que visiblement, on en veut pas nous laisser respirer, voici une des dernières histoires en date à l’heure où je mets à jour cet article.
Le 5 septembre 2023, une vidéo d’un enfant plaqué au sol par la police fait le tour des réseaux sociaux belges. Il s’agit de Mathis, un enfant de 9 ans, victimes quelques heures plus tôt d’insultes racistes de la part d’un autre enfants. En réponse à la colère de l’enfant, et suite au fait que la maman de l’enfant n’est pas en mesure de se rendre sur les lieux directement, la direction fait appel à la police pour “maitriser” l’enfant.
L’Post écrit D’après la maman, quand les policiers sont arrivés, Mathis était calme, il était d’ailleurs maintenu par une clé de bras par un éducateur durant la réunion de débriefing organisée par la direction en sa présence. C’est à la sortie de la réunion que le policier aurait pris Mathis à partie, lui aurait fait un balayage en le faisant tomber à terre et de le maintenir au sol par le plaquage. « Cette technique, interdite dans de nombreux pays, ne peut que tristement rappeler les meurtres d’Adama Traoré (2016), Lamine Bangoura (2018) ou encore Georges Floyd (2020). Ainsi, le même jour, Mathis a été victime au minimum de trois injustices et faits de violence négrophobes : de la part d’un autre enfant, de la part de son école et de la part de la police. À ces trois injustices s’ajoute désormais celle de l’institution judiciaire, puisque le Parquet de Charleroi a confirmé l’absence de poursuites contre les policiers intervenus mais annoncé l’ouverture d’un procès-verbal pour indiscipline à la suite du comportement de l’enfant », observe le collectif organisateur du rassemblement pacifique de ce dimanche 1er octobre.
(Ouai, j’avoue, je suis un peu fatiguée et j’avais la flemme de ré-écrire l’histoire moi-même. Mais c’est pour ça qu’on est d’autant plus reconnaissant pour celleux qui font le taffe et rapporte les faits. Donc allez-lire l’article).
Ci-dessous, une vidéo de la maman Mathis qui explique le déroulé de la journée lors de la mobilisation citoyenne en soutien à la famille de Mathis qui a eu lieu le 1er octobre dernier.
Pour rappel, des poursuites pénales et disciplinaires sont en cours à l’encontre de Mathis et de sa maman Rita. Alors que “la FWB considère qu’on ne peut rien reprocher à l’équipe éducative qui a fait appel à la police”.
Vomi, vomi, vomiiiii.